Pourquoi le SUV (même électrique) reste un problème ?


Aurélien Bigo est un chercheur spécialisé dans la transition énergétique des transports. Il a soutenu une thèse intitulée « Les transports face au défi de la transition énergétique. Explorations entre passé et avenir, technologie et sobriété, accélération et ralentissement » fin 2020 et a contribué à la construction des scénarios de prospective Transition(s) 2050 de l’ADEME.
Actuellement chercheur associé à la Chaire Energie et Prospérité, son objectif est de produire et diffuser des connaissances utiles à la transition énergétique des transports.

Grâce à ses connaissances approfondies dans ce domaine, Aurélien Bigo est en mesure de proposer des solutions pour aujourd’hui et demain en matière de transport. L’intégralité de la vidéo ci-dessous explore en profondeur les possibilités et les souhaits en matière de transport pour respecter nos objectifs climatiques.

On prend la même technique et on recommence.

Les publicités pour les SUV – acronyme en anglais de « véhicule utilitaire sportif » ne cessent de nous inonder, mais dans un monde qui se réchauffe et qui doit respecter ses engagements climatiques, est-ce réellement une bonne idée ? Est-ce que cela ne risque pas de faire basculer le SUV dans la catégorie des véhicules ultra-inégalitaire ? Vous avez sans doute déjà compris que la réponse est oui.

Un SUV électrique doté d’une batterie de 100 kWh est sympa pour le « Business-As-Usual ». Mais ne serait-il pas plus intéressant de produire deux voitures citadines électriques (type Zoé), voire même seize voiturettes électriques (type Ami), pour ceux qui n’ont vraiment pas d’autres choix que de se déplacer en voiture (en raison de leur âge, de handicaps ou de leur boulot etc.) ? Et si nous voulons vraiment désengorger les villes et les rendre plus agréables et moins dangereuses, que diriez-vous de produire 250 vélos à assistance électrique avec ces mêmes 100 kWh de batterie ? Aurélien Bigo nous apprend cela, soulignant ainsi les contraintes sur les ressources à court terme, notamment sur les batteries, liées à l’engouement pour les voitures électriques dans le cadre de la transition écologique.

Aurélien Bigo

Alors bien entendu, en mobilité rien n’est totalement blanc ou noir. Il faut préciser que l’aérodynamisme est un élément capital. Plus votre engin a un design de Lego, plus il consommera de l’énergie. Forcément tous les SUVs ne jouent pas dans la même catégorie, certains peuvent être plus ou moins gros, lourds, et avec une capacité de batterie plus ou moins élevée. Mais à volume, poids et capacité de batterie égale, il a moins d’autonomie qu’un véhicule plus profilé, car son mauvais aérodynamisme le rend moins efficace d’un point de vue énergétique.

« Étant donné que les ressources sont limitées et que nous avons un budget carbone limité pour atteindre nos objectifs climatiques, la question de la répartition devient cruciale. Ce sont des questions difficiles qui ne sont pas suffisamment abordées, mais qu’il faut affronter. Il est essentiel d’aborder la question de la sobriété. » – Aurélien Bigo.

Si vous désirez en savoir plus, la vidéo ci-dessous est votre GPS !


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