LIMIT ARBRE

Une étude montre que les arbres diminuent l’inflammation dans votre corps

Une nouvelle étude montre que les habitants de quartiers où le nombre d’arbres et d’arbustes a doublé ont des niveaux réduits d’un marqueur sanguin d’inflammation, un indicateur clé du risque de maladies cardiaques et chroniques.

Le projet Green Heart Louisville, un programme novateur lancé par l’Université de Louisville, a récemment révélé des résultats fascinants concernant l’impact de la végétation urbaine sur la santé humaine. Cette étude pionnière a montré que les personnes vivant dans des quartiers où le nombre d’arbres et d’arbustes avait plus que doublé présentaient des niveaux inférieurs d’un marqueur sanguin clé d’inflammation par rapport à celles résidant dans des zones sans nouvelle plantation. L’inflammation générale, souvent mesurée par la protéine C-réactive à haute sensibilité (hsCRP), est un indicateur essentiel du risque de maladies cardiaques et autres maladies chroniques, y compris le diabète et certains types de cancers.

L’initiative Green Heart Louisville a été initiée en 2018 par le Christina Lee Brown Envirome Institute, en collaboration avec The Nature Conservancy, l’Université de Washington à Saint-Louis, le Hyphae Design Laboratory et d’autres partenaires. L’objectif était de déterminer si, et comment, une augmentation significative de la couverture végétale dans un environnement urbain pouvait avoir des effets bénéfiques mesurables sur la santé cardiaque des résidents. La méthodologie de l’étude a été conçue pour refléter les rigueurs d’un essai clinique, où l’ajout de grands arbres et d’arbustes dans certains quartiers servait de « traitement » pour tester son efficacité en matière de santé publique.

Kim Schatzel, présidente de l’Université de Louisville, a souligné l’importance de ce projet en déclarant : « Le projet Green Heart Louisville est un exemple éclatant de la manière dont nos chercheurs, en collaboration avec des partenaires innovants, œuvrent pour améliorer la qualité de vie non seulement dans notre communauté, mais aussi dans le monde entier. Les arbres sont non seulement esthétiquement plaisants, mais ces résultats démontrent qu’ils peuvent aussi jouer un rôle crucial dans l’amélioration de la santé, tant individuelle que collective. »

Pour évaluer l’état de santé des participants au début de l’étude, les chercheurs ont collecté des échantillons biologiques, notamment du sang, de l’urine, des cheveux et des ongles, auprès de 745 résidents vivant dans une zone de quatre miles carrés au sud de Louisville. En parallèle, ils ont effectué des relevés détaillés de la couverture forestière existante et des niveaux de pollution de l’air dans la région. Ces données de référence ont permis d’établir un point de comparaison précis pour mesurer les effets des interventions ultérieures.

Après avoir recueilli ces données initiales, l’Envirome Institute, en partenariat avec The Nature Conservancy et divers entrepreneurs locaux, a procédé à la plantation de plus de 8 000 grands arbres et arbustes dans des quartiers prédéterminés de la zone d’étude. Ces quartiers, qui ont bénéficié de l’augmentation de la couverture végétale, ont été désignés comme la population « traitée », tandis que les résidents des quartiers adjacents sans nouvelles plantations ont servi de groupe de comparaison.

À la suite de ces plantations, l’équipe de recherche a procédé à une nouvelle évaluation de la santé des résidents. Les résultats ont montré que les habitants des zones où les arbres avaient été ajoutés présentaient une réduction significative, de l’ordre de 13 à 20 %, des niveaux de hsCRP par rapport à ceux vivant dans les zones non traitées. Cette diminution de la hsCRP, une protéine produite par le foie en réponse à une inflammation, est particulièrement notable car des niveaux élevés de ce biomarqueur sont fortement associés à un risque accru de maladies cardiovasculaires, y compris les crises cardiaques, ainsi qu’à d’autres maladies chroniques telles que le diabète et certains types de cancer.

Les chercheurs estiment qu’une réduction de 13 à 20 % de la hsCRP pourrait se traduire par une diminution de 10 à 15 % du risque de crise cardiaque, de cancer ou de décès lié à une maladie. Ces chiffres soulignent l’impact potentiellement énorme de l’augmentation des espaces verts urbains sur la santé publique.

Aruni Bhatnagar, directrice de l’Envirome Institute et professeur de médecine à l’Université de Louisville, a commenté ces découvertes : « Les résultats du projet Green Heart Louisville montrent que les arbres apportent bien plus que de la beauté et de l’ombre. Ils peuvent véritablement améliorer la santé des personnes vivant à proximité. Bien que de nombreuses études aient déjà suggéré un lien entre la verdure des quartiers et la santé, c’est la première fois qu’une étude démontre de manière concluante qu’une augmentation délibérée de la végétation peut entraîner des améliorations mesurables de la santé. »

Ces résultats marquent une avancée significative dans notre compréhension de l’impact de l’environnement urbain sur la santé. Ils renforcent également l’argument en faveur de l’augmentation des espaces verts dans les villes comme moyen de promouvoir le bien-être public. Alors que la recherche continue de dévoiler les effets positifs des arbres sur la santé, l’idée de végétaliser davantage les zones urbaines pourrait devenir une stratégie clé pour améliorer la santé des populations.

Katharine Hayhoe, scientifique en chef de The Nature Conservancy, a souligné l’importance de ces découvertes en déclarant : « La plupart d’entre nous savent intuitivement que la nature est bénéfique pour notre santé. Cependant, les recherches scientifiques qui quantifient et vérifient ces liens sont rares. Ces nouvelles découvertes issues du projet Green Heart apportent des preuves supplémentaires des liens puissants entre la santé de notre planète et notre propre santé. »

En août, le projet Green Heart Louisville a reçu un financement supplémentaire de 4,6 millions de dollars du National Institute of Environmental Health Sciences pour soutenir la poursuite de ses recherches au cours des cinq prochaines années. Ce financement permettra à l’équipe de continuer à explorer les impacts de l’augmentation de la couverture arborée sur la santé des résidents et à approfondir notre compréhension des interactions complexes entre l’environnement et la santé.

Les résultats de cette étude ont été présentés par Daniel Riggs, professeur adjoint de médecine environnementale à l’Université de Louisville, lors de la 36e conférence annuelle de la Société internationale d’épidémiologie environnementale à Santiago, au Chili, le 26 août. Ces conclusions renforcent l’idée que les espaces verts urbains jouent un rôle crucial dans la promotion de la santé publique et devraient être intégrés de manière plus systématique dans les politiques de planification urbaine.

À mesure que la science continue de révéler les avantages des arbres pour la santé, les décideurs et les urbanistes pourraient de plus en plus considérer la plantation d’arbres comme une intervention de santé publique viable, contribuant à réduire les risques de maladies chroniques à grande échelle et à améliorer la qualité de vie des citoyens.

Lien vers l’étude : https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/isee.2024.1426

Source : https://www.uoflnews.com/post/uofltoday/uofl-green-heart-project-results/


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